Né au Congo, Wilfried N’Sondé passe son enfance et grandit en région parisienne avant de migrer vers Berlin où il devient un musicien reconnu. En 2007, il fait une entrée remarquée dans le monde de la littérature avec son premier roman Le Cœur des enfants léopards pour lequel il a remporté le Prix des cinq continents de la Francophonie 2007.
Quelles sont vos influences littéraires ? Vos romanciers préférés ?
Wilfried N’Sondé : Mes influences littéraires sont multiples. Mes premières lectures ont été les romantiques du XIXe. Tôt, j’ai été sensible à la poésie de Baudelaire et de Nerval, celui qui ne dit rien, mais le dit tellement bien ! La remise en question de F. Nietzsche m’a beaucoup influencé. En littérature, j’aime avant tout la beauté du texte, le travail sur la langue me passionne, tout comme la complexité des personnages, le récit n’est pas le plus important. J’ai envie de citer trois auteurs que j’admire : Chateaubriand, magique, quand il nous dit les tourments de l’âme. Le congolais Tchikaya U’Tamsi pour ses personnages mystérieux et la liberté de son propos. Enfin, Véronique Olmi pour sa capacité à restituer la puissance des sentiments, son roman « Bord de mer » est une merveille.
Œuvre de fiction, votre roman contient-il des éléments autobiographiques ? S’inspire-t-il d’expériences personnelles ?
Wilfried N’Sondé : Le seul élément autobiographique de mon roman, se retrouve dans le fait que le personnage principal soit né au Congo et ait émigré en France à l’âge de 5 ans. Pour l’écrire, je me suis appuyé sur plusieurs témoignages, notamment celui de mon père. Dans ce livre, on retrouve un mélange entre fiction pure et réalité. Cela dit, nous n’inventons pas grand-chose, le romancier épie, transforme et crée un univers nouveau avec son alchimie des mots. C’est une démarche intime et au fond très audacieuse. Dans le cas de Le cœur des enfants léopards, j’ai aussi joué avec mes propres angoisses, en mettant en scène le parcours tragique de quelqu’un qui me ressemble !
Que représente le Prix des cinq continents pour vous ?
Wilfried N’Sondé : C’est avant tout une immense reconnaissance, inespérée. J’étais déjà très fier de voir ma création dans la liste des dix finalistes, en compagnie d’auteurs déjà confirmés comme Marie Ndiaye. Il est difficile de décrire ce que représente l’accueil d’un jury aussi éminent, pour quelqu’un qui commence, sans oublier la qualité des différents comités de lecture. N’oublions pas qu’il s’agit d’un prix à dimension internationale. L’obtention de ce prix représente pour moi le moyen rêvé d’entrer en littérature. Par ailleurs, il m’offre l’opportunité d’aller à la -rencontre des lecteurs de par le monde. C’est une expérience exceptionnelle et très enrichissante. L’échange avec les passionnés de littérature dans différents pays est une aventure tout à fait délicieuse.
Ce prix me donne aussi une certaine assurance dans ma plume, il me somme en même temps de redoubler d’efforts et de travail, afin que mes prochains écrits conservent la qualité consacrée par le jury. C’est stimulant ! Pour finir, la dotation a permis de soulager les finances de ma famille, en cette matière, la vie d’artiste connaît malheureusement plus de bas que de hauts.
Vous savez que la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles à l’UNESCO a été fortement encouragée par la Francophonie, qu’est-ce que vous pensez de cette Convention, qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?
Wilfried N’Sondé : Je ne connaissais pas cette convention, vous me la faites découvrir. Les principes qui y sont évoqués correspondent parfaitement aux valeurs qui me semblent essentielles. L’éloge de la diversité comme moteur d’harmonie et d’enrichissement de tous, c’est cela que j’ai voulu crier entre les lignes de mon roman. Il est heureux de constater que les discours ambiants tendent toujours plus vers l’apologie et l’acceptation de la différence.
Comment se vit le fait d’être francophone dans une ville comme Berlin ?
Wilfried N’Sondé : Il y a une longue tradition francophile à Berlin, depuis Voltaire et les Huguenots. Le Français se conjugue avec culture et raffinement, le lycée français, par exemple, est l’un des établissements scolaires les plus renommés de la ville. En somme, il est gratifiant d’être francophone à Berlin, et ce, depuis quelques siècles.
Dans votre roman les jeunes tiennent une place importante. Nous constatons aujourd’hui qu’ils constituent déjà le groupe majoritaire dans l’espace francophone. Leur nombre ira croissant et la place qu’ils occuperont dans la société sera de plus en plus importante. Quel est le message que vous souhaitez délivrer à cette jeunesse en errance ?
Wilfried N’Sondé : On me dit souvent que je suis naïf et trop optimiste, je persiste et signe ! L’errance est le propre de la jeunesse, je l’aime, elle cherche, trébuche parfois, se relève souvent grâce à son enthousiasme inébranlable, elle est dans l’extrême, elle forge des nouveaux mondes faits de rêves fous, de cris, de larmes et de passion débordante. A la jeunesse, j’ai envie de dire : osez ! Le monde est à faire et nous avons besoin de votre regard nouveau, délivrez-nous de nos frontières, scandez nous les rêves impossibles que vous réaliserez demain ! Etonnez-nous agréablement !
Le coeur des enfants léopards/Wilfried N’Sondé. - France : Actes Sud, 2007. -144 pages.
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