Pourriez-vous nous donner votre sentiment sur le fait que la Côte d’Ivoire accueille cette Assemblée francophone en juillet à Abidjan ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté : Un tel évènement ne peut que réjouir chacun des Ivoiriens et chacune des Ivoiriennes. D’autant plus qu’en raison de la longue crise que nous avons connue il y a quelque temps, plusieurs réunions internationales dûment programmées dans notre pays ont été reprogrammées vers d’autres destinations.
Cette Assemblée Francophone vient donc confirmer le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène mondiale.
Il faut noter aussi le caractère spécifique de cette réunion qui, comme vous le savez, regroupe des élus. Cela engage tous nos acteurs politiques à aller toujours plus loin sur la voie de la démocratie électorale et de la démocratie, tout court.
Vous avez été plusieurs fois Ministre, notamment de la Culture et de la Francophonie, pourriez-vous évoquer votre parcours militant et politique ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté : Il faudrait un peu plus de temps pour évoquer mon parcours en tant que militante du PDCI-RDA, puis en tant que membre fondateur et Secrétaire générale dirigeant du Rassemblement Des Républicains (RDR).
Quant aux postes de Ministre que j’ai eu à occuper, c’est naturellement la toute première expérience qui m’apparaît la plus forte : celui de ministre de la Culture.
D’abord parce que c’est à ce moment là que j’ai pris la mesure des charges, des obligations et des privilèges de la fonction.
Ensuite, j’ai eu la chance de travailler dans une équipe dirigée par le Président Félix Houphouët-Boigny, avec Monsieur Alassane Ouattara, comme Premier Ministre.
Hormis les 10 ans pendant lesquels j’ai été SG du RDR, un parti alors de l’opposition, l’expérience la plus longue de ma carrière de femme Ministre a duré quatre ans puisque je suis restée au gouvernement de 1990 jusqu’à la mort du Président Félix Houphouët-Boigny en décembre 1993.
Avec mon équipe, nous avons alors initié des programmes tels que le MASA, les Grapholies, la construction du Palais de la Culture. Nous avons repensé le Bureau des Droits d’Auteur et restructuré l’enseignement culturel et artistique par la mise en place de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC).
Je crois que c’est au regard de ces résultats qu’on m’a confié à nouveau le Ministère de la Culture en 2000. L’expérience a duré cinq mois ; c’était la transition militaire et j’ai dû démissionner.
Quel regard portez-vous sur la nouvelle législature conduite par le Président SORO K. Guillaume en Côte d’Ivoire et quelles sont vos attentes à l’égard de cette législature dans le processus de réconciliation nationale et de cohésion sociale dans votre pays ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté :Je me réjouis du fait que le Président de l’Assemblée Nationale soit un homme jeune et expérimenté.
Il est l’un des symboles du rajeunissement nécessaire de la classe politique en Côte d’Ivoire et en Afrique.
Je me réjouis également du fait qu’un nombre important de députés actuels a moins de 40 ans. Ce qui veut dire que la moyenne d’âge des députés a baissé de façon sensible.
J’apprécie également que parmi les députés, il y a 25 femmes. C’est beaucoup mieux que dans la précédente législature. Mais on reste encore très loin de la parité qui reste l’objectif du Président Alassane Ouattara. L’espoir est permis.
Je souhaite que cette législature joue réellement son rôle de représentant du peuple. Qu’elle s’en fasse le porte parole au quotidien et qu’elle amène le pouvoir législatif à toujours plus de compétence et de rigueur.
En principe, un député, une fois élu, représente toute la Nation et non pas son parti, sa région ou son groupe socio-ethnique.
J’invite les membres de notre Assemblée Nationale à tirer les conséquences de ce principe et à agir pour l’apaisement des cœurs de toutes les composantes de la Nation.
Plus généralement, quelles sont vos espoirs pour la Côte d’Ivoire, et particulièrement pour la jeunesse, après cette longue période de crise politique ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté :Notre jeunesse a besoin de se former, c’est-à-dire d’apprendre dans les écoles, les lycées et les Universités dans des conditions conformes aux standards internationaux.
J’exhorte le Gouvernement à continuer la reconstruction de l’école.
Deuxièmement, notre jeunesse a besoin de trouver un emploi. A ce niveau, il est évident que les possibilités de la Fonction Publique sont limitées d’autant plus que le contexte général en Afrique et dans le monde est à la rallonge de l’âge de la retraite. Dans ces conditions, le secteur privé en général et celui des petites et moyennes entreprises agricoles, agroalimentaires, industrielles et de services doivent retenir leur attention. La contribution de la jeunesse est aussi attendue dans les domaines de l’innovation technologique ; c’est pourquoi j’insiste sur la responsabilité du Gouvernement de donner la priorité à l’éducation nationale mais également aux formations de pointe. Dans ce processus, ils ont une belle carte à fonder.
Troisièmement, notre jeunesse a besoin d’exemples, de repères. Cela interpelle les dirigeants, la classe politique et la société civile, en vue de renforcer la bonne gouvernance, de créer un environnement de saine émulation et de faire la promotion du mérite.
La Côte d’Ivoire accueille également la 6ème édition du Parlement Francophone des jeunes. Cette simulation parlementaire permet à des jeunes issus des quatre régions de l’espace francophone d’échanger sur des problématiques politiques. Avez-vous un message à délivrer aux jeunes qui se réunissent à Abidjan pour la 6ème édition du PFJ ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté : J’exhorte les jeunes à consacrer le maximum de leur temps aux études et à valider leurs compétences professionnelles.
Ensuite, j’invite les jeunes Africains à s’approprier le défi de l’émergence de l’Afrique et à comprendre que personne ne viendra développer l’Afrique à leur place.
Enfin, que nos jeunes qui choisissent de s’expatrier sachent qu’ils ont une dette de participation et de contribution à l’épanouissement de leurs pays respectifs, qu’ils gardent le contact avec leurs camarades et leurs frères, qu’ils continuent à échanger, à collaborer pour bâtir une Afrique conforme à leurs aspirations.
Que signifie la Francophonie pour vous ? Quel sens lui donnez-vous en 2013 ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté : La définition que donnaient les pères fondateurs : Bourguiba, Senghor, Houphouet-Boigny, Amani Diori… me semble toujours valable, parce que la Francophonie c’est des cultures en partage autour du noyau de la langue française.
Aujourd’hui, en 2013, ce noyau s’est enrichi des différentes variétés du français en Afrique et dans le monde ; et la Francophonie s’est ouverte à d’autres aires culturelles.
La Francophonie est devenue un miroir et un accélérateur de la diversité culturelle et linguistique.
Avez-vous un message particulier à délivrer aux parlementaires francophones ?
Madame Henriette Dagri-Diabaté : La promotion d’élections crédibles et de démocratie, le renforcement du dialogue culturel, la promotion aussi de la diversité linguistique sont autant d’acquis à l’actif de l’OIF et qui forcent mon admiration. Naturellement, je plaide pour le renforcement de ces axes de travail.
Aujourd’hui, les impératifs de développement économique, d’émergence, de lutte contre la pauvreté, contre la mortalité maternelle, mettent l’espace francophone en face de nombreux défis qui relèvent de la vie quotidienne des citoyens de notre continent.
Je voudrais, en conséquence m’interroger sur la possibilité d’entamer une réflexion sur la pertinence ou non d’intégrer de nouvelles dimensions au mandat de l’OIF. Je veux parler de dimensions économique, environnementale et sanitaire.
AKWABA en Côte d’Ivoire !
Bon séjour en Côte d’Ivoire !
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