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Les Flux migratoires dans l’espace francophone, contribution de la Section malgache

par M. Samuel Mahafaritsy RAZAKANIRINA, Président de l’Assemblée nationale, Président de la section malgache

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Madagascar n’a pas de problème particulier lié à la migration. Nous avons actuellement en tout et pour tout 25 467 étrangers résidents à Madagascar, d’origines différentes, pratiquement de tous les Continents.

Ils travaillent dans divers secteurs ; des investisseurs, des retraités, des travailleurs, des étudiants, des religieux, des universitaires, etc. …

Tant qu’ils respectent les lois du pays, nous ne voyons pas dans quelle mesure leur présence nous pose problème. Au contraire, nous les considérons comme des sources d’enrichissement économique et intellectuel.

Nous disons qu’il y a migration et migration. L’une ne se considère pas comme telle, et qui se qualifie de libre circulation liée à l’économie et à la culture. L’autre, qui avoisine actuellement les 3% de la population mondiale ; soit environ 175 millions de migrants, peut être qualifiée de migration contrainte, résultat de toute une série de causes comme la misère, le mal développement, l’écart trop grand entre les pays riches et les pays pauvres, les guerres civiles, les catastrophes naturelles, l’insécurité sous toutes ses formes.

Sur le plan sociologique, on assiste à une évolution du phénomène migratoire. L’homme seul, d’origine paysanne, n’est plus l’unique figure, mais on voit également la migration féminine ainsi que la migration d’origine urbaine plus qualifiée pour qui, la mobilité dans le travail est un moyen de promotion sociale.

Cette sorte de migration de cerveaux est bien entendu, ce qu’on cherche dans certains pays du Nord.

L’immigration ne doit pas être considérée comme de problème, car la libre circulation des personnes et des biens est un droit dans ce monde mondialisé au même titre que celui de rester et de travailler chez soi.

Nous avons l’impression que le monde n’aille pas au terme de sa logique actuelle. On ne peut pas parler de mondialisation de l’économie sans accepter la notion de citoyenneté mondiale où chaque individu serait un citoyen ayant les mêmes droits sociaux et démocratiques, partout où il veut vivre.

Nous n’en sommes pas encore là, mais la situation actuelle mérite d’être traitée au plus vite. C’est un danger, une épée de Damoclès qui menace l’humanité. Tout le monde se souvient encore du propos de l’Abbé Pierre quand il disait : « quand les hommes auront vraiment faim, ils pourront aller se servir chez le boulanger ». Ce qui veut dire tout simplement que les êtres vivants sont prêts à tout faire pour la survie de leur espèce, et pour ne pas mourir de faim.

Cette situation injuste et déséquilibrée doit être réparée au plus vite entre les pays riches et les pays pauvres, sinon, une gigantesque explosion planétaire devient inéluctable.

Ce qu’il faut à notre avis, c’est de trouver le moyen d’arriver à un partage équitable du progrès entre tous les peuples.

Le transfert de technologie, les investissements créateurs d’emplois dans les pays du tiers monde, l’augmentation des dépenses sociales, notamment en terme de santé publique, d’éducation et d’enseignement sont autant de solutions pour éviter le phénomène de flux migratoire préjudiciable au pays d’accueil.

Ces solutions nécessitent cependant une plus grande compréhension et coopération des pays nantis, ainsi qu’une prise de conscience et de responsabilité de la part du pays d’origine de l’immigré.

« Les liens du sang ne vous feront pas obtenir qu’un autre se charge de votre fardeau ».

Voilà Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les parlementaires notre contribution à ce débat de la plénière sur « les flux migratoire ».

Je vous remercie pour votre aimable attention.

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