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"50 ans après les indépendances, 10 ans après Bamako : la situation de la démocratie parlementaire dans l’espace francophone". Intervention de la section canadienne

ALLOCUTION DE L’HONORABLE ANDRÉE CHAMPAGNE
PRÉSIDENTE DE LA SECTION CANADIENNE
DE L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE

Monsieur le Président, aujourd’hui je serai brève car, dans le cadre de ce débat, l’avant-scène doit être celle de l’Afrique. Depuis bientôt un mois, les Canadiens et le monde entier sont électrisés et impressionnés par le succès de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 qui se tient en Afrique du Sud.

Nous sommes tous ébahis par les installations modernes et la passion des spectateurs match après match. À vrai dire, cette Coupe du monde permet aux Canadiens de découvrir un pan méconnu de l’Afrique pour plusieurs, tout comme elle illustre les progrès accomplis par l’ensemble du continent.

Le débat d’aujourd’hui représente aussi un témoignage des progrès accomplis par l’Afrique au plan démocratique. En effet, nombre de pays de la francophonie africaine ont adopté, en général avec succès, le multipartisme. Pourtant, on doit se rappeler que ces pays sont encore tout jeunes et que les embûches vers la démocratie demeurent nombreuses.

Ces 50 ans d’indépendance, que célèbrent 17 pays du continent, n’ont pas été sans défis majeurs ; ces pays ont dû composer avec des décennies de colonialisme, à un manque criant d’infrastructures et la quasi-absence de main-d’œuvre qualifiée. Heureusement, ils ont pu compter sur de grands hommes d’État ayant à cœur le respect de la démocratie et de la constitution : les Senghor, Diouf, Konaré et Toumani Touré pour ne nommer que ceux-là.

Nous concevons tous que les pays du continent africain ne sont qu’à l’aube du développement de leurs institutions démocratiques et nous nous réjouissons des progrès accomplis dans cette voie. L’Afrique, et ses composantes francophones en particulier, font preuve de détermination et de persévérance en développant leur propres institutions, normes et pratiques au travers d’organisations régionales, comme l’Union africaine, et d’accords, tels le NEPAD et la Déclaration de Bamako sur la démocratie, les droits et libertés.

Comme vous le savez, le Canada vous a accompagné tout au long de ce périple en établissant des relations précoces, en dénonçant l’apartheid et les dictatures, en annulant des dettes, en étant actif au sein de la francophonie. Sachez que le Canada et la francophonie seront encore à vos côtés, d’abord parce que le Canada a rempli son engagement à doubler son aide internationale, mais avant tout parce que nous croyons à l’avenir de l’Afrique.

À titre de parlementaires, nous demeurerons très actifs au sein des associations comme l’APF et l’Association parlementaire Canada-Afrique. De plus, notre Programme d’études des hauts fonctionnaires parlementaires sera toujours accessible aux autres parlements et assemblées législatives afin d’en apprendre sur le Parlement du Canada et le parlementarisme.

Nul doute que le Canada continuera à s’intéresser de près aux démarches de l’Afrique vers la démocratie et la prospérité. Comme nous l’a montrée la Coupe du Monde, une nouvelle Afrique est en gestation, en devenir, une Afrique de plus en plus branchée sur le monde et une Afrique toujours fière de ses traditions.

Monsieur le Président, chers collègues, unissons nous pour appuyer l’Afrique dans son cheminement.

Andrée Champagne, Sénateur

Présidente de la section canadienne

Juillet 2010

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